Dans le cadre de la « Semaine Respirations », les opérateurs de la Réunion ont témoigné sur le programme, récits de nos partenaires, personnes accompagnées et opérateurs que nous vous partageons ci-dessous.
Interview avec Mme Leïla DECOMBLE – Attachée aux relations avec le public Cité des Arts de la Réunion
Pouvez-vous nous présenter votre rôle ainsi que votre organisation ?
Je suis attachée aux relations avec le public, à la Cité des Arts de la Réunion.
Mon rôle est de faire le lien entre les projets de création et les différents publics sur le territoire, à travers des actions culturelles.
La Cité des Arts de La Réunion est un territoire unique dans l’océan Indien de développement des arts, de la création à leur diffusion. Le projet a été pensé comme une pépinière artistique se mettant au service de l’humain, comme un laboratoire dédié au développement de la filière réunionnaise, comme une « agora » culturelle qui vit par le fait d’hommes et de femmes dont les compétences, les savoir-faire et les réseaux se mobilisent au nom de l’épanouissement.
4 grands axes stratégiques
- La Cité des Arts de la Réunion se veut pluridisciplinaire dans le but d’accueillir tous les arts : arts vivants (musique, danse, théâtre), arts plastiques et visuels (peinture, sculpture, vidéo) et littérature (écriture, lecture).
- Elle est polyvalente dans ses fonctions. C’est un espace de création, de diffusion et d’accompagnement.
- Elle est un lieu de démocratisation, un lieu ouvert à tous.
- Enfin, la Cité des Arts a vocation à rayonner sur le bassin Nord regroupant un quart de la population réunionnaise (Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne), sur toute la Réunion, mais aussi à l’échelle nationale et internationale dans un souci de désenclavement culturel de notre Région.
Dans quel cadre avez-vous connu le programme Respirations ?
J’ai pris connaissance de ce programme, lors de ma rencontre avec Madeleine de La Servette de la FAS OI.
Quel est votre expérience avec le Programme Respirations?
Mon intérêt pour ce programme est le public visé. En effet, dans notre structure nous cherchons à sensibiliser le maximum de personnes et notamment dans les quartiers. Nous avons pour vocation de toucher les publics non initiés et qui n’ont pas forcément les moyens de venir à nous. Avec le programme Respirations nous aurons l’occasion d’atteindre ces objectifs.
Est-ce que vous recommanderiez le programme Respirations à d’autres structures de votre secteur ?
En effet, je recommande l’adhésion aux structures culturelles à ce programme car l’action culturelle est au cœur de nos missions.
Témoignage de Mme Anne Marie RYSER – Présidente de l’AFEVV – Association de Femmes et Enfants Victimes de Violence
Je suis Anne-Marie Ryser, Présidente de l’AFEVV, Association des Femmes et Enfants Victimes de Violences. Elle a été créée en 1997 et cette année nous avons fêté nos 24 ans.
J’ai connu le programme Respirations à travers la Fédération des Acteurs de la Solidarité Océan Indien / FAS OI.3.
Avez-vous pu mettre en place des activités “Respirations” au sein de votre structure ?
Oui, et nous espérons pouvoir en mettre en place d’autant plus avec plus de fonds.Nous avons fait une sortie avec les parents au Jardin Botanique. Les enfants ont gardé de cette journée beaucoup de bonheur car ce sont des enfants victimes de violence. C’est difficile pour eux de trouver du bonheur mais dans ce cadre là, ils ont trouvé du bonheur.
Est-ce que vous recommanderiez le programme “Respirations” à d’autres structures de votre secteur ?
Certainement, bien sûr!
Interview avec Mme Nadège SAULAS – Cheffe de service au Pôle Social de l’AAPEJ
Présentez-nous votre organisation et votre fonction au sein de celle-ci ?
Nous sommes le pôle social de l’Association Aide et Protection de l’Enfance et de la Jeunesse (AAPEJ), qui fait partie du Groupe SOS. Au sein de notre pôle, nous accompagnons des personnes adultes et jeunes adultes en difficultés sociales, par le biais de l’insertion par le logement et l’activité économique. Avec 2 établissements qui regroupent plusieurs services sur l’ensemble du territoire :
– au nord, le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) Pierre Morange ; la Maison Relais Calixte ; l’Accompagnement Vers et Dans le Logement (AVDL) en Inter-Médiation Locative (IML) ; le Dispositif d’Accueil des Auteurs de Violences Intra-Familiales (DAAVIF, encore expérimental) ; PASREL qui regroupe les Ateliers et Chantier d’Insertion (ACI) à vocation agricole du pôle dont 2 dans le nord
– au sud, le CHRS le Logis ; l’Aide au Logement Temporaire en Placement Extérieur (ALT PE) pour les personnes placées sous-main de justice (PPSMJ) ; l’ACI Mont-Vert et le Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT)
Dans quel cadre avez-vous pris connaissance du programme “Respirations”
Le programme “Respirations” nous a été présenté par la FAS Océan Indien, qui est intervenue tant au sein du CHRS dans le sud que le FJT. Une action a été menée dans le cadre d’une animation collective en direction des jeunes majeurs du foyer. Plusieurs rencontres ont eu lieu avec la coordinatrice océan indien du programme avec qui nous maintenons un partenariat pour l’accès à la culture en direction de nos bénéficiaires
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au programme “Respirations” en tant que partenaire et sous quelle forme ?
L’accès à la culture est constitutif de la vie sociale des personnes accueillies et reste un élément majeur faisant partie intégrante de nos missions. Le programme respiration nous a permis de mener une action collective ponctuelle avec les jeunes du FJT. Nous souhaitons poursuivre cette collaboration pour permettre à ces mêmes jeunes de partir en vacances avec notamment la sollicitation des chèques vacances. Ce programme, à travers un co-financement, nous a enfin permis de mener à bien un projet culturel autour du théâtre qui est sur le point de se concrétiser dans les prochains jours.
Comment est-ce que des actions en partenariat avec “Respirations” et dans l’accompagnement des publics enfants et jeunes en situation de précarité répondent aux objectifs de votre structure ?
En contribuant à la socialisation et en donnant l’accès à la culture pour les bénéficiaires de nos dispositifs d’insertion
Recommanderiez-vous l’adhésion au programme “Respirations” en tant que partenaires à d’autres professionnels de votre secteur ?
Nous le recommandons sans aucune hésitation. C’est d’ailleurs dans cette perspective de permettre une visibilité du Programme Respirations que nous associons nos partenaires, adhérents de la FAS-OI, à notre projet culturel autour du théâtre.
Témoignage de Mme Camille DAGORNE – Sous-Préfète en charge de la cohésion sociale et la jeunesse, auprès du Préfet de La Réunion
J’ai reçu en entretien, le 07 juillet dernier, la Fédération des Acteurs de la Solidarité Océan Indien représentée par sa déléguée régionale et la coordonnatrice régionale du programme « Respirations ».
L’objet de cette rencontre était une présentation des actions en projet de déploiement sur le territoire réunionnais. Les leviers proposés d’accès à la culture pour tous ont particulièrement retenu mon attention.
Dans le cadre de la mise en œuvre des quartiers d’été 2021, les 3 grandes orientations du Ministère chargé de la Ville visait à faire de cet été:
- un temps de respiration, de divertissement et de découverte
- un temps de préparation et d’accompagnement à l’après-COVID
- un temps de rencontres et de renforcement du lien social
Dans le même temps, dans le cadre du comité opérationnel de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (CORAH), présidé par le Préfet, nous avons piloté l’adoption au premier semestre 2021, en lien avec les acteurs du territoires, d’une feuille de route en matière de lutte contre les discriminations raciales et la haine anti-LGBT pour la période 2021-2023.
J’ai souhaité que des actions puissent être menées sur le territoire afin d’ouvrir la réflexion des jeunes en particulier sur la richesse des différences. Dans une optique de lutte contre le racisme notamment, j’ai donc sollicité auprès de la FAS-OI une proposition d’actions par l’approche culturelle à mener auprès des jeunes issus de quartiers prioritaires de la Politique de la Ville jusqu’à la fin de l’année. Le projet est en cours de formalisation au niveau de la FAS-OI et n’est pas encore validé à ce jour. Sous l’égide du programme « Respirations », il permettrait d’illustrer le maillage des acteurs sur ces questions transversales en incluant la jeunesse réunionnaise dans les réflexions du mieux vivre-ensemble, notamment sur des sujets encore parfois tabous.
Interview avec M Frédéric ROUSSET, président du CEVIF – Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales
Bénévole, je préside le Collectif pour l’Élimination des Violences Intra Familiales (CEVIF) depuis un an. L’objectif de cette association fondée en 2008 est de développer et de prôner la notion du « bien vivre ensemble », d’encourager les membres du groupe familial à opter résolument pour des relations harmonieuses et d’accompagner à la parentalité.
Avec nos équipes composées d’animatrices de prévention, de travailleuses sociales, de gestionnaires de parcours et d’une psychologue clinicienne, nous concentrons nos actions sur l’ensemble du territoire réunionnais en privilégiant le travail en réseau.
Nous nous adressons aussi bien aux enfants qu’aux adultes sur les deux volets de prévention: primaire, destinée à éviter l’apparition des violences et secondaire, destinée à éviter l’aggravation des faits actuels.
Dans quel cadre avez-vous pris connaissance du programme Respirations ?
Le CEVIF qui souhaite apporter son expérience et ses compétences à l’élaboration d’une politique familiale, sociale, éducative, volontariste, c’est-à-dire qui prenne en compte la personne humaine dans sa globalité, a intégré la Fédération des Acteur.trice.s de la Solidarité Océan Indien (FAS OI). C’est au contact permanent de cette fédération qui met en synergie les projets, les initiatives dans le cadre d’une démarche de réussite individuelle et de cohésion sociale, que nous avons eu connaissance de ce programme.
Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au programme “Respirations” en tant que partenaire et sous quelle forme ?
Suite au confinement, la perte de revenus de nombreux ménages a freiné considérablement les départs en vacances et l’accès à des activités. Le programme « Respirations » qui défend l’accès aux pratiques culturelles, qu’elles soient artistiques ou scientifiques, des enfants et des jeunes les plus vulnérables comme un outil de citoyenneté et d’émancipation s’inscrit également dans la ligne de notre engagement à recréer le lien social mis à mal par la pandémie, et compte au nombre de nos réponses pour traiter le choc traumatique auquel la population a dû faire face.
Comment est-ce que des actions en partenariat avec “Respirations” et dans l’accompagnement des publics enfants et jeunes en situation de précarité répondent aux objectifs de votre structure ?
Les pratiques culturelles et d’éducation populaire peuvent constituer une perspective positive pour de nombreuses familles, marquées par cette période sur le plan psychologique. Par ailleurs, les vacances peuvent aussi être l’occasion de renouer avec l’éducation, la culture, la rencontre avec l’extérieur et les autres dont les enfants et les jeunes ont été coupé.e.s pendant de longues semaines.
Développer le champ des possibles en dotant d’instruments et de moyens d’expression nos bénéficiaires est une façon de lutter contre les violences et de les prévenir car, comme les qualifie Liliane DALIGAND, professeure émérite de médecine légale et de droit de la santé à l’université Lyon I, les auteur.e.s de violence sont bien souvent « des infirmes de la parole ».
Recommanderiez-vous l’adhésion au programme “Respirations” en tant que partenaires à d’autres professionnels de votre secteur ?
Je recommande l’adhésion à ce programme qui foisonne de propositions et de pistes d’actions. La crise sanitaire est venue « fourrager » le lien social jusqu’à le distendre, voire le rompre ; il nous appartient de le rétablir en prenant soin de soi et des autres dans la sphère du collectif et l’oxygène de nos solidarités!